Une fable à tête de chèvres
C’est un spectacle qui donne à entendre une parole à la fois réaliste et poétique du monde caprin tel qu’il existe aujourd’hui, entre tradition et modernisation. Au cours de leur résidence, les comédiens de la Compagnie ont donc visité de nombreux élevages, se sont immergés dans le Pays de Vesc, et ont glané les paroles, enregistré les sons, regardé un monde souvent méconnu qu’est la culture caprine.
L’accueil chez l’habitant, les ateliers menés dans les écoles, les nombreuses rencontres avec les chevriers, ont aussi permis d’éveiller la curiosité des enfants et des adultes autant sur le monde caprin (de par le sujet) que sur le processus de création artistique (voir les comédiens en cours de travail, un spectacle en construction).
La mise en scène du spectacle alterne des textes, des interventions chantées, interprétés par cinq comédiens, et des enregistrements sonores de paroles de chevriers, de sons captés dans les élevages.
La force de ce spectacle est d’être à la fois issu d’une observation quasi documentaire du monde caprin et d’être aussi porté par une réelle écriture théâtrale de Claire Rengade, metteur en scène et auteur de la Compagnie. Claire a en effet eu l’opportunité d’écrire ce texte lors d’une résidence au Centre National d’Écriture de la Charteuse de Villeneuve-lez-Avignon, alors qu’elle venait déjà de passer plusieurs semaines à Vesc.
Citation
« – oui je le dis ça tu me rends chèvre je sais pas d’où ça vient
– t’es un peu explosé tu radotes
– tu me rends chèvre
– ouais moi c’est plutôt tu vas me rendre chèvre
– tu vas me rendre chèvre je sais pas ce que ça peut dire
– je sais pas je peux rien dire je te dis tu vas me rendre chèvre voilà c’est ça
– tu vas me tourner la tête tu vas me rendre folle
– y’a pas des chèvres qui sont un peu folles
– c’est des emmerdeuses en fait les chèvres
– j’en sais rien moi je connais pas spontanément je suis plutôt attiré par les éléphants »